L’origine des surcoûts de la RE2020 est l’objet d’un de nos anciens articles. Bien comprendre leur origine, c’est déjà pouvoir orienter sa stratégie dans le bon sens pour faire face aux enjeux de cette nouvelle réglementation.

Alors que les acteurs voient les surcoûts de leurs projets immobiliers augmenter, ils sont nombreux à essayer de mettre en place des stratégies visant à réduire le coût de leur projet.

Quels sont les 12 points clés pour réduire le coût de vos projets RE2020 ? C’est parti.

Réduire les surcoûts RE2020 des matériaux

1. Connaître les industriels du marché, les évolutions et la disponibilité de leurs produits 

Négocier avec les fournisseurs de matériaux est une étape cruciale pour réduire les coûts. Il ne s’agit pas seulement de discuter des prix, mais aussi de comprendre les spécifications techniques des produits. Demander les fiches PEP ou FDES est une bonne pratique pour évaluer l’impact environnemental des matériaux. Les fournisseurs sont souvent ouverts à la négociation, surtout si vous pouvez leur garantir un volume d’achat conséquent. Ne négligez pas cette étape ; elle peut vous permettre de réaliser des économies significatives.

2. Se former sur les nouveaux matériaux à faible impact pour la RE2020

L’ignorance peut être coûteuse. Ne pas connaître les matériaux à faible impact et leurs applications peut entraîner des choix douteux. Investissez du temps et des ressources dans la formation de vos équipes. Une meilleure compréhension des matériaux et de leurs caractéristiques techniques peut vous aider à les intégrer plus efficacement dans vos projets, ce qui peut à terme réduire les coûts.

3. Participer aux salons et événements professionnels

Le secteur du bâtiment est en constante évolution, avec de nouveaux matériaux et technologies qui apparaissent régulièrement. Une veille permanente vous permet de rester à jour sur les dernières innovations, ce qui peut vous donner un avantage concurrentiel. Participer à des salons professionnels, s’abonner à des newsletters spécialisées et suivre les leaders d’opinion du secteur sont autant de moyens de rester informé.

4. S’informer et se mobiliser au sein d’associations spécialisées

Rejoindre des associations spécialisées peut vous donner accès à un réseau d’experts et à des ressources précieuses. Ces associations organisent souvent des ateliers, des webinaires et des conférences qui peuvent vous aider à comprendre les meilleures pratiques du secteur. De plus, elles peuvent offrir des opportunités de partenariats qui peuvent réduire vos coûts à long terme. Ils existent par exemple Bimers, Le hub des prescripteurs bas carbone, ou encore Odeys.

5. Affecter les bons matériaux aux bons endroits

Une fois que vous avez une idée claire des quantités de matériaux nécessaires, vous pouvez commencer à optimiser. Placer les bons matériaux aux bons endroits peut avoir un impact significatif sur les coûts. Par exemple, utiliser un matériau plus coûteux mais plus efficace dans une partie critique du bâtiment peut réduire les coûts globaux.

Exemple : un parement de façade constituant 1,5% de la quantité totale d’un projet aura logiquement moins d’impact que les garde-corps qui constituent 5%.

Réduire les surcoûts RE2020 des études

6. Bien identifier le coût des prestations de services liées à la RE2020

La planification précoce des études d’Analyse du Cycle de Vie (ACV) peut vous faire économiser beaucoup d’argent. En intégrant ces études dès le début de votre projet, vous aurez une meilleure idée des impacts environnementaux et pourrez faire des ajustements sans encourir de coûts supplémentaires plus tard.

7. Envisager le rôle des acteurs qui participent aux calculs ACV

La collaboration entre les différents acteurs d’un projet est essentielle pour réduire les coûts. Une communication claire et transparente entre les équipes peut éviter les doublons dans les calculs et les études, ce qui peut rapidement faire grimper les coûts. En identifiant les synergies possibles, vous pouvez répartir les tâches de manière plus efficace. Les plateformes collaboratives vous aident à répondre à ces enjeux.

8. Connaître la méthode de génération des quantitatifs

Le choix de la méthode pour générer les quantitatifs peut avoir un impact significatif sur les coûts. Différentes méthodes existent aujourd’hui, faisant varier le prix, le temps et la fiabilité de ces quantitatifs.

Par exemple, la génération des quantitatifs au ratio très en amont sera rapide mais peu fiable. A l’inverse, effectuer ses calculs de quantitatifs sur la base de plans sera précis mais très chronophage pour le bureau d’études.

Enfin, les quantitatifs issus des DPGF seront plus exhaustifs et plus fiables. Néanmoins, leurs arrivées tardives entacheront l’agilité des modifications et engendreront des surcoûts.

Dans ce cadre nouveau et particulier, il faut opter pour une position claire : une transparence entre les différents acteurs d’un projet. Un dialogue ouvert entre ceux qui génèrent les quantitatifs et ceux qui les exploitent.

9. Maîtriser la fréquence des calculs ACV

La fréquence à laquelle vous effectuez des calculs ACV peut également affecter les coûts. Effectuer ces calculs trop tard dans le projet peut réduire votre marge de manœuvre pour apporter des modifications, ce qui peut entraîner des surcoûts. Il est donc recommandé de réaliser ces calculs à plusieurs étapes clés du projet.

Notre recommandation :Différencier 3 phases de calculs : 1 Phase APS/APD dépôt PC, 1 phase PRO, et 1 phase marché.

10. Privilégier la conception BIM pour la RE2020

L’utilisation de la modélisation des informations du bâtiment (BIM) peut considérablement réduire les coûts des études. Le BIM permet une génération automatisée des quantitatifs et offre une meilleure visibilité sur l’ensemble du projet, ce qui peut aider à identifier les lots où des économies peuvent être réalisées.

11. Le niveau de maturité de son bureau d’études

Le choix d’un bureau d’études expérimenté en RE2020 peut également vous faire économiser du temps et de l’argent. Ils peuvent vous aider à naviguer à travers les complexités de cette réglementation et à éviter les erreurs coûteuses. Leur expertise est un atout précieux pour atteindre vos objectifs de manière plus économique.

12. Connaître les fondamentaux des morphologies favorables

La forme et la conception du bâtiment peuvent avoir un impact significatif sur les coûts. Des formes de bâtiment plus simples sont souvent moins coûteuses à construire et à chauffer ou à refroidir. Prendre en compte ces facteurs dès le début de la conception peut vous aider à faire des choix plus économiques.

(Vous pouvez consulter ce livre sur le sujet)

Conclusion : Réduire ses surcoûts RE2020

Pour maîtriser les surcoûts en contexte RE2020, une veille de marché rigoureuse et une identification précise des quantités de matière sont sûrement les deux points essentiels.

La veille vous permet de choisir judicieusement les matériaux et d’accélérer les décisions en phase de projet. L’identification des quantités de matière, cruciale pour l’Analyse du Cycle de Vie (ACV), vous aide à concentrer vos efforts là où l’impact est le plus grand. En réalité, tous les acteurs de la chaîne interviennent dans ce calcul ACV qu’il le veuille ou non. La solution doit venir d’une pratique collaborative entre les MOA, les MOE et les entreprises. Ces trois aspects sont complémentaires et indispensables pour respecter la RE2020 tout en optimisant les coûts.

La plateforme Time To Beem permet de combiner la veille de matériaux, de sécuriser la génération de quantitatifs fiables dès les phases amonts.  Grâce à cette plateforme collaborative, l’ensemble des acteurs interagissent en temps réel sur la conception bas carbone des projets.

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