IFC 2×3
L’interopérabilité dans les projets de construction est un enjeu crucial, particulièrement avec la montée en puissance du BIM (Building Information Modeling). Le format IFC (Industry Foundation Classes) est au cœur de cette interopérabilité, permettant aux différents logiciels utilisés par les acteurs du secteur de communiquer et d’échanger des informations de manière efficace. Parmi les versions de ce format, l’IFC 2×3 occupe une place centrale.
Qu’est-ce que l’IFC 2×3 ?
L’IFC 2×3 est une version standard du format Industry Foundation Classes, publiée en 2006 par buildingSMART International, l’organisation responsable de la promotion et du développement des standards ouverts dans le secteur de la construction. L’IFC 2×3 a été largement adopté dans les projets BIM en raison de ses fonctionnalités robustes et de sa capacité à améliorer la collaboration entre les différents logiciels de modélisation, conception et gestion de projet.
Cette version a notamment introduit des améliorations significatives par rapport à ses prédécesseurs, avec un meilleur support pour l’échange de données sur la géométrie des bâtiments, les propriétés des matériaux, ainsi que les éléments non géométriques tels que les coûts et les délais de construction.
Pourquoi l’IFC 2×3 est-il important ?
L’importance de l’IFC 2×3 réside dans sa capacité à offrir une interopérabilité étendue. Avant l’essor du BIM et de l’IFC, les acteurs de la construction étaient confrontés à un défi majeur : le manque de compatibilité entre les différents logiciels de conception, de modélisation et de gestion de projet. Chaque logiciel fonctionnait sur ses propres standards et formats, entraînant des pertes de données, des incohérences dans les modèles, et des retards dans les projets.
L’IFC 2×3 résout ces problèmes en créant un format neutre et ouvert, qui permet aux différentes plateformes logicielles de lire et d’écrire des informations standardisées. Cela garantit que les données circulent de manière fluide entre architectes, ingénieurs, maîtres d’ouvrage, et autres intervenants, sans perte d’informations critiques.
Caractéristiques et améliorations de l’IFC 2×3
Parmi les principales caractéristiques de l’IFC 2×3, on peut citer :
Amélioration de la gestion des entités géométriques : L’IFC 2×3 permet de mieux modéliser et échanger des objets géométriques complexes tels que les murs, fenêtres, escaliers, et autres éléments de construction.
Extension des propriétés des objets : Cette version permet d’ajouter des informations plus détaillées sur chaque objet, comme les matériaux utilisés, les performances thermiques ou encore les coûts associés à la construction.
Prise en charge des phases de projet : L’IFC 2×3 prend en compte les différentes phases du cycle de vie d’un bâtiment, de la conception initiale à la construction, puis à la gestion de l’exploitation et à la déconstruction. Cela permet une vision plus complète du projet.
Interopérabilité accrue : Les améliorations apportées à cette version ont permis une meilleure compatibilité avec les outils BIM les plus utilisés, facilitant ainsi l’intégration des données dans un environnement de travail collaboratif.
Soutien des projets d’infrastructure : L’IFC 2×3 a ouvert la voie à l’utilisation du BIM pour des projets plus vastes et plus complexes, tels que les infrastructures routières, les ponts et les réseaux de transport.
Cas d’utilisation de l’IFC 2×3 dans les projets BIM
L’IFC 2×3 a été utilisé dans de nombreux projets de construction à travers le monde, notamment pour garantir une meilleure coordination entre les différentes équipes de conception et de construction. Voici quelques exemples concrets de son utilisation :
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Projets de construction complexes : Dans des projets impliquant plusieurs disciplines (architecture, structure, fluides), l’IFC 2×3 est utilisé pour partager des modèles BIM entre différents logiciels. Par exemple, un architecte peut modéliser un bâtiment dans ArchiCAD et partager le fichier IFC avec des ingénieurs travaillant sur des logiciels tels que Tekla pour la partie structurelle.
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Projets d’infrastructures : Dans les projets d’infrastructure tels que la construction de ponts ou de routes, l’IFC 2×3 permet de centraliser toutes les données du projet en un seul format, facilitant ainsi la communication entre les équipes techniques et les gestionnaires de projet.
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Conformité réglementaire : En France, avec la réglementation RE2020, l’utilisation de l’IFC permet aux professionnels de partager des données sur la performance énergétique et l’empreinte carbone des bâtiments. L’IFC 2×3, en particulier, est souvent utilisé pour générer des rapports de conformité réglementaire à partir des modèles BIM.
Limitations et évolution vers l’IFC 4
Bien que l’IFC 2×3 ait largement contribué à l’adoption des standards ouverts dans le BIM, il présente certaines limites. Par exemple, la gestion des informations sur les matériaux et les performances environnementales n’est pas aussi développée que dans les versions plus récentes. De plus, certaines données très spécifiques peuvent être perdues lors de la conversion entre certains logiciels.
Pour répondre à ces défis, la version IFC 4 a été introduite, apportant des améliorations notables, notamment en matière de modélisation des infrastructures, de gestion des informations environnementales, et d’amélioration de l’efficacité des échanges de données. Cependant, l’IFC 2×3 reste largement utilisé dans de nombreux projets actuels en raison de sa stabilité et de sa compatibilité avec la plupart des logiciels.
Conclusion
L’IFC 2×3 est un pilier central dans l’histoire de l’interopérabilité dans le BIM. Il a permis aux professionnels de la construction de mieux collaborer, en garantissant que les informations circulent sans friction entre les différentes équipes. Grâce à sa compatibilité avec la plupart des logiciels BIM et à sa capacité à gérer des informations complexes, il a joué un rôle clé dans la transformation numérique du secteur de la construction.
Aujourd’hui, bien que l’IFC 4 commence à prendre le relais, l’IFC 2×3 continue d’être une référence incontournable pour de nombreux projets. Il restera un standard fondamental dans les années à venir, garantissant une base solide pour l’échange de données et l’amélioration de la performance des projets de construction.
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