Phase concours et Bilan carbone ACV : Quels enjeux pour les architectes ?
Aujourd’hui, les architectes doivent travailler de manière autonome et flexible dès les premières esquisses pour déterminer comment la morphologie et les matériaux peuvent s’associer de manière optimale pour répondre aux exigences d’un programme ou d’un règlement de consultation (appel d’offres).
La pré-ACV, ou analyse préliminaire du cycle de vie, évalue l’impact environnemental d’un projet dès ses premiers stades. Habituellement réalisée par des économistes ou des bureaux d’études techniques, elle peut utiliser des données spécifiques ou des ratios simplifiés. Ces derniers, bien que rapides, ne reflètent pas fidèlement les particularités uniques des bâtiments.
Les concours d’architecture exigent une grande flexibilité pour ajuster rapidement un projet en fonction des retours des parties prenantes. Une analyse basée sur la volumétrie, réalisée via le BIM, est plus précise que les ratios simplifiés, car chaque bâtiment a sa propre forme et son propre volume. Le BIM modélise précisément ces aspects et intègre les données ACV pour fournir des garanties et justifier la pertinence d’un projet architectural à l’égard d’objectifs environnementaux.
Pourquoi faire une ACV BIM en phase concours ?
Simulation des formes et des tailles des bâtiments
La taille et la forme d’un bâtiment ont un impact significatif sur son empreinte carbone. En associant la maquette BIM à l’analyse du cycle de vie (ACV), les architectes peuvent rapidement évaluer l’effet de leurs choix architecturaux sur les émissions de carbone. La modélisation BIM permet de visualiser en temps réel comment les modifications de taille et de forme affectent l’impact environnemental du projet, permettant ainsi aux architectes d’identifier les solutions les plus écologiques. Ainsi, il n’est pas toujours nécessaire d’attendre les retours d’un bureau d’études pour savoir ce qui fonctionne ou non.
Impact des choix constructifs
La sélection de composants tels que les menuiseries, fondations, ossatures et façades permet de concevoir un système constructif qui répond de manière optimale aux exigences programmatiques, économiques et environnementales. Avec la modélisation BIM, chaque composant du bâtiment (structure, enveloppe, etc.) peut être étudié individuellement pour comprendre sa contribution à l’empreinte carbone totale. Cela aide à ajuster les matériaux et les méthodes de construction en fonction de leur impact environnemental.
Rapidité des modifications et évaluation de l’impact
La combinaison de la modélisation BIM avec l’analyse du cycle de vie (ACV) offre une grande agilité et rapidité dans les modifications des phases amont, permettant d’évaluer en temps réel l’impact carbone de ces changements. Par exemple, en ajustant un agencement intérieur, il est possible de quantifier le gain en carbone réalisé sur une base de matérialité identique, ou bien, en intégrant un nouveau système constructif au dernier niveau, il est possible de déterminer le gain carbone sur la même quantité de matière.
Comparaison des configurations
Le BIM permet de comparer facilement différentes configurations de conception en parallèle pour évaluer leur impact carbone. Cela aide à choisir la solution qui équilibre au mieux la fonctionnalité, l’esthétique et la durabilité environnementale.
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Engagement et sécurisation du projet
L’adoption précoce du BIM et de l’ACV permet aux architectes de s’engager fermement dans des projets bien orientés dès le départ. Cette approche proactive assure non seulement une direction précise en termes de durabilité et de conformité environnementale, mais elle sécurise également des aspects cruciaux tels que les finances et les choix des matériaux. En anticipant les impacts environnementaux et en validant les performances des matériaux utilisés, les architectes peuvent éviter les dépenses inattendues et les ajustements coûteux en cours de projet, garantissant ainsi une gestion optimale des ressources et du budget.
Agilité dans les modifications
La maquette BIM, combinée à l’ACV, permet aux architectes de modifier dynamiquement et efficacement leurs projets. Cette agilité est essentielle dans un environnement où les modifications sont fréquentes et où il faut souvent ajuster les plans pour répondre aux nouvelles exigences ou opportunités. Cette flexibilité se traduit par la capacité de s’adapter rapidement et de manière percutante, transformant chaque ajustement en une amélioration significative du projet.
Autonomie et optimisation du temps
L’intégration de la maquette BIM et de l’analyse du cycle de vie (ACV) transforme radicalement la manière dont les projets sont présentés dans les concours. Cette combinaison offre aux architectes l’autonomie nécessaire pour apporter rapidement des modifications substantielles, leur permettant ainsi de proposer des projets qui non seulement respectent les délais mais qui sont également optimisés pour répondre aux critères environnementaux. Grâce à une visualisation précise et instantanée des impacts carbone, les architectes peuvent présenter des projets plus convaincants et alignés avec les exigences écologiques.
Réduction des coûts
L’utilisation conjointe du BIM et de l’ACV par les architectes conduit à une réduction notable des honoraires normalement dévolus aux bureaux d’études. En intégrant ces outils dès les premières phases de conception, les architectes peuvent garantir non seulement la conformité environnementale des matériaux choisis mais aussi l’alignement du projet avec les objectifs de durabilité dès le départ. Selon la courbe de MacLeamy, sécuriser la trajectoire du projet dès les premières phases réduit les coûts de modifications ultérieures, augmentant ainsi l’efficacité financière globale du projet.
Apporter des garanties aux décideurs
Grâce à une visualisation claire des données environnementales, la maquette BIM facilite la sensibilisation des acteurs sur les enjeux d’impact carbone. Les architectes peuvent démontrer visuellement les bénéfices écologiques de leur projet, ce qui rend leur argumentaire plus convaincant que de simplement mentionner des économies de carbone. Cela aide à établir un dialogue plus serein et constructif avec les décideurs, facilitant la défense de la vision architecturale du projet.
Conclusion
L’intégration du BIM et de l’ACV est un combo gagnant pour les architectes, leur permettant de mieux justifier les choix de conception, d’anticiper les impacts environnementaux, et d’assurer une livraison de projet respectant délais et budget. En illustrant les bénéfices environnementaux du projet avec des données précises, les architectes peuvent présenter un argumentaire plus convaincant, renforcer leur crédibilité, et augmenter leurs chances de succès dans les appels d’offres et les concours.
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